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Présentation |
Le tabac est une plante cultivée dans le monde entier.
Après séchage, les feuilles sont mises à fermenter
afin d'obtenir un goût spécifique. Les tabacs en feuilles
sont classés selon leur variété ou selon leur
mode de séchage. Les tabacs bruns sont séchés
à l'air et au feu ; les tabacs blonds sont séchés
à l'air chaud ; les tabacs clairs (" goût
américain ") sont séchés à
l'air ou au soleil.
Le tabac est proposé à la consommation sous forme
de cigarettes, cigares, en vrac à rouler ou pour la pipe,
à chiquer.
C'est un produit licite, sa production et sa vente sont réglementés.
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Histoire |
Cultivé il y a plus de 3000 ans, le tabac est originaire
d’Amérique. Les indiens le roulaient en forme de cigare
appelé « tabaco ». Christophe Colomb le découvre
sur l'île de Cuba et le rapporte pour la première fois
à la cour d'Espagne en 1492. Il y est utilisé comme
médicament.
Le tabac est introduit en France par un moine, André Thevet,
qui le rapporte en 1556 d'un séjour au Brésil. Jean
Nicot, un diplomate français en poste à Lisbonne en
introduit également. Le tabac, appelé « nicotiane
» en l'honneur de Jean Nicot, est alors utilisé à
la cour pour guérir les maux.
Mais rapidement, son usage autre que médical est considéré
comme vice par certains pays : l’Angleterre, les pays musulmans,
la Russie.
En France en 1629, Richelieu comprend que le tabac représente
une source de revenu et le taxe.
En 1674 Colbert instaure le monopole des ventes.
Sa culture est ensuite prohibée en 1719 puis relibéralisée
par l'Assemblée Nationale en 1791.
En 1810, Napoléon rétablit le monopole d'Etat sur
le tabac.
La cigarette arrive vers 1825 en France. Elle y rencontre un franc
succès. En 1840 sa production s'industrialise.
En 1868 apparaît l'Association française contre l'abus
du tabac.
Le 21 avril 1970, le règlement de la Communauté Européenne
entraîne l'abolition du monopole d'Etat.
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Effets et dangers du tabac |
Le tabac possède des milliers de composants
(plus de 3000 recensés) dont :
- La nicotine, qui possède un effet "éveillant"
proche de la caféine, antidépresseur et coupe-faim.
La nicotine est un excitant et un poison spécifique du
système nerveux. Elle crée une dépendance
physique.
- Le monoxyde de carbone : La fumée de
cigarette en contient plus de 3%, soit le double de la quantité
trouvée dans les gaz d'échappement d'une voiture.
Son taux est dix à vingt fois plus élevé
dans le sang d'un fumeur que dans celui d'un non-fumeur. Il est
très toxique pour les artères.
- Les goudrons qui sont la cause principale
de l'apparition et du développement des cancers.
- Les substances irritantes qui jouent un rôle
important dans les infections des voies respiratoires.
On y retrouve entre autre :
- Du monoxyde de carbone déjà cité (présent
dans les gaz d'échappement d'automobile).
- De l'acétone (présent dans les décapants de peinture).
- Du cyanure d'hydrogène (poison utilisé dans les chambres à gaz)
- De l'ammonium (utilisé dans les engrais).
- Du mercure et du plomb.
- Du benzène.
- Du cadmium (utilisé dans les batteries d'automobile).
- Du formaldéhyde, de l'arsenic, du toluène (utilisé dans les
solvants industriels).
- Du phosphore (utilisé dans des dératisants et insecticides)
Ces composants agissent en particulier sur :
- La fonction cardio-vasculaire : elle augmente
la pression artérielle, accélère le rythme
cardiaque et détériore les artères. Le risque
coronarien et le décès par infarctus du myocarde
sont deux à trois fois plus élevés chez les
fumeurs. Ce risque vasculaire touche aussi les artères
du cerveau et des membres inférieurs. Il est responsable
des conséquences sur la grossesse et l'accouchement.
- La fonction respiratoire : les fumeurs s'exposent
à des troubles au niveau de tout l'appareil respiratoire,
notamment au risque de cancer du poumon.
Le tabac limite l'apport d'oxygène au cerveau et aux muscles.
Il est responsable de maux de tête, de vertiges et d'une
diminution de la résistance à l'exercice.
- La fonction digestive : la nicotine augmente
la sécrétion des acides gastriques et agit comme
coupe-faim sur le système nerveux central.
Les
effets du tabac
Le tabac est un stimulant. Les effets du tabac sont principalement
son effet éveillant, anxiolytique, antidépresseur
et coupe-faim dus à la nicotine.
Le tabac agit dans le cerveau sur les circuits dopaminergiques et
il procure un plaisir immédiat. Le fumeur se sent «
bien ». Fumer donne l'impression, souvent fallacieuse, de
calmer les angoisses et de relaxer.
Certains timides pensent qu'il leur donne une contenance, certains
autres pensent que fumer fait "viril" bien que les femmes
fument maintenant presque autant que les hommes. L’image du
cow-boy ou du play-boy, la cigarette à la bouche, reste tenace
dans certains esprits.
Les
dangers du tabagisme actif
Les conséquences néfastes du tabagisme sont
très nombreuses :
- Affectations respiratoires : bronchites, laryngites et trachéites
.
- Altérations et coloration des dents par les goudrons,
haleine désagréable, affections gingivales.
- Inflammations et ulcérations de la muqueuse buccale et
nasale, des lèvres et de la langue, des papilles gustatives,
des organes vocaux, des glandes salivaires, ce qui entraîne
une altération du goût et de l'odorat.
- Ulcérations et irritations de l'oesophage et de l'estomac.
- Altération des artères cérébrales,
ce qui entraîne une diminution des capacités de la
mémoire et de concentration, une baisse de la vision ou
de l'audition, des maux de tête ainsi que des vertiges.
- Altérations de l'épiderme : rides, teint terne,
doigts jaunis.
- Diminution des capacités sexuelles et de la fertilité.
- Carences en vitamines B et C.
- Risques sur la grossesse et l'accouchement : grossesses
extra-utérines, fausses couches et mort in utéro
3 fois plus fréquentes, prématurité et troubles
de la maturité également 3 fois plus fréquents,
etc ...
Plus tard, on retrouve des problèmes sexuels, ainsi qu'un
diabète 5 fois plus fréquent, chez les enfants des
femmes ayant fumé plus de 10 cigarettes par jour.
- Risques cardio-vasculaires deux à trois fois plus
élevés chez les fumeurs que chez les non-fumeurs.
Ces risques sont dix fois plus élevés chez les
femmes qui associent la prise de contraceptifs oraux (la pilule)
et l'usage de tabac.
Le risque d'accident cardiaque est aussi augmenté chez
les sportifs qui fument après l'effort.
- Bronchite Pulmonaire Chronique Obstructive ou BPCO qui
oblige à vivre définitivement avec un appareillage
lourd d'assistance respiratoire. La BPCO, toutes causes confondues,
atteint sous forme sévère 100 000 personnes
en France et cause 16 000 décès par an soit
44 par jour. Une forte proportion de ces cas et de ces décès
est due au tabac.
- Cancers : Le tabac est associé à 30 % de
l'ensemble des cancers. Il est lié à 90 % des cancers
du larynx, des bronches, des cavités buccales, de l'oesophage
et des poumons ; il est en cause de façon indirecte dans
les cancers du pancréas, de la vessie, du col de l'utérus
et de l'estomac.
Tous ces cancers sont particulièrement mutilants et souvent
mortels.
En France, 78 000 décès annuels (soit plus de
213 par jour) sont directement imputables au tabac. (59 000
pour les hommes et 19 000 pour les femmes)
Sur ces 78 000 décès, 47 000 sont dûs
aux cancers et
le reste aux maladies cardio-vasculaires et aux maladies de l'appareil respiratoire.
Le tabac vient en tête de toutes les causes connues de cancer.
N'oublions pas que "LE TABAC TUE"
: 50% des fumeurs meurent à cause du tabac.
Le tabac est le seul produit de consommation
courante qui tue la moitié de ses fidèles utilisateurs. |
Il tue parfois rapidement avec un infarctus cardiaque mais le plus
souvent par des cancers du poumon ou des voies respiratoires, de
façon particulièrement lente et affreusement douloureuse.
Il est donc regrettable et dommageable qu'une telle drogue soit
encore autorisée.
Les
dangers du tabagisme passif
L’exposition passive à la fumée du tabac provoque une augmentation
du risque :
- de cancer du poumon (+ 26 % par rapport aux non-fumeurs non
exposés) et d’accidents coronariens (+ 25 %, c’est la cause la
plus importante en nombre de victimes) chez l’adulte,
- d’infections respiratoires basses (+ 72 % si la mère fume),
d’otites à répétition (+ 48 % si les deux parents fument) et de
crise d’asthme chez l’enfant,
- de retard de croissance intra-utérin et de petit poids de naissance
(même si la mère ne fume pas mais est seulement enfumée par son
entourage) chez la femme enceinte,
- de mort subite chez le nourrisson (risque doublé).
C’est essentiellement chez les enfants et les femmes enceintes
que les risques du tabagisme passif ont été mis en évidence. Les
effets de l’exposition au sein du milieu professionnel sont encore
mal documentés.
On estime à 3 000 par an (soit 8 par jour) le nombre
de décès liés au tabagisme passif.
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Tabac et dépendance |
La dépendance au tabac est à la fois physique
et psychique. Le fumeur régulier privé brutalement
de la consommation, ressent une sensation de manque. Il est tendu,
nerveux, irritable, angoissé voire déprimé.
Il peut trembler et avoir des sueurs ; il lui est difficile de réprimer
l'envie de reprendre une cigarette.
La dépendance psychique est une dépendance comportementale
liée au fait que le fumeur associe le fait de fumer à
certaines activités (au travail, en lisant, etc.), habitudes
(en prenant de l'alcool ou du café, devant la télévision,
etc), environnements (la présence d'amis, etc.) ou à
la survenue de circonstances plaisantes ou déplaisantes.
La dépendance s'installe d'autant plus vite que le consommateur
est jeune.
Certains cigarettiers n’hésitent pas, pour s'assurer
la fidélité des clients, à mélanger
au tabac des produits, comme l’ammoniac qui accélère
l’arrivée de la nicotine au cerveau, pour accélérer
la dépendance.
Il est possible de s'arrêter de fumer sans aide particulière
bien que ce soit difficile. Le fumeur dépendant qui s’arrête
seul devient souvent dépressif, irritable et insomniaque.
Cependant, on peut trouver auprès d'un médecin de
ville ou d'une consultation spécialisée en milieu
hospitalier des conseils et des aides pour cesser de fumer. Les
méthodes d'aide au sevrage sont nombreuses et peuvent être
utilisées sous contrôle médical. Les substitutions
nicotiniques (patchs, gommes à mâcher qui sont vendus
en pharmacie) permettent un sevrage progressif à la nicotine
et réduisent les effets du manque chez les fumeurs pharmaco-dépendants.
D'autres aides peuvent être préconisées : psychothérapie
individuelle ou collective, rencontres avec d'anciens fumeurs, relaxation
et techniques respiratoires, diététique etc....
Malheureusement, toutes ces aides ne font preuve que d'une efficacité
limitée, en moyenne seul un tiers des fumeurs qui les utilisent
parviennent à cesser réellement de fumer.
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